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04, 2021

Votre décision lors de la guerre provoquée par l’Аzerbaijan et la Turquie contre l’Artsakh était véritablement historique, elle a démontré votre engagement dans l'amitié franco-arménienne. Le Président Sarkissian a remis des prix d'État au Président et a plusieurs membres du Sénat français

Par décret du Président de la République d'Arménie, le Président du Sénat de la République française Gérard Larcher a été décoré de l'Ordre d'Honneur pour sa contribution significative au renforcement et au développement des relations amicales entre l'Arménie et la France. Plusieurs membres du Sénat français ont été décorés de l'Ordre de la Fraternité.

Aujourd'hui, le président Armen Sarkissian a remis des prix d'État à la résidence présidentielle et a remercié les parlementaires français.

"Les relations entre l'Arménie et la France ont une longue histoire, une histoire que nous n'oublierons jamais, une histoire dont nous nous souvenons bien, une histoire que nous apprécions grandement", a déclaré le Président arménien dans son discours, “une histoire qui a commencé il y a des siècles avec des exemples brillants ancrées dans l'histoire du Royaume de Cilicie, du Royaume de France et de la Jérusalem francophone.

Nous n'oublierons jamais qu'après le génocide arménien, des milliers d'Arméniens ont trouvé refuge en France. Nous nous souvenons très bien que pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Arméniens ont combattu le fascisme non seulement dans l'armée soviétique, mais aussi dans l'armée française et, surtout, dans la Résistance française. Et notre compatriote Misak Manushyan en est un brillant exemple.

Nous nous souvenons très bien qu'après la Seconde Guerre mondiale, des milliers de nos compatriotes sont revenus de France, accompagnés de leurs familles, ils ont aussi apporté leur amour, leur culture, leurs talents et leur lien éternel avec la France, renforçant ainsi notre amitié.

Nous nous souvenons très bien que dès les premiers jours de l'indépendance de l'Arménie, dès les premiers jours du mouvement du Karabakh, nous avons eu le soutien de nos amis français.

Et pour avoir une bonne idée de l'influence de la culture française, je ne citerai pas des exemples illustres comme Charles Aznavour, Henri Vernon et bien d’autres, mais je dirai tout simplement que dans les premières années de l'indépendance arménienne, lorsqu’on discutait encore de la première constitution de la République indépendante d'Arménie, tout le monde a pensé à prendre exemple sur la France. La Constitution de la République. Cela ne pouvait pas être un meilleur signe d'amitié.

Nous nous souvenons très bien qu'il y a 20 ans, à l'initiative du Président Chirac, la France a reconnu et fait reconnaître le Génocide arménien de 1915 comme le premier génocide du 20ème siècle. Nous nous souvenons très bien que le Président Hollande était avec nous lors du 100ème anniversaire du Génocide arménien.

Nous nous souvenons qu'il y a seulement 3 ans grace à l'initiative du Président Macron le 24 avril est désormais considéré comme la journée de commémoration du Génocide en France.

Nous nous souvenons très bien et apprécions grandement, chers collègues, votre décision historique lors de la guerre provoquée par l'Azerbaïdjan et la Turquie contre l'Artsakh l'année dernière, de proposer au gouvernement français de reconnaître la République de l'Artsakh. Cette décision était véritablement historique, elle a démontré vos intention sincère sur le droit à l'autodétermination des nations, votre engagement dans l'amitié franco-arménienne. Je dirais que c'était aussi un signe de grande volonté et de courage de la part du Sénat. Et moi, en tant que Président de la République, moi, en tant qu'Arménien, je voudrais exprimer ma profonde gratitude à chacun d'entre vous, en votre nom, au Président Macron, et à tous vos collègues. L'Arménie, l'Artsakh, tout notre peuple se souviendra toujours, il n'oubliera jamais.

J'apprécie hautement la lettre qui m'a été envoyée hier par le Président de la République française. Cette lettre, très chaleureuse et fraternelle, est la preuve de l'amitié centenaire de nos deux peuples. Elle prouve que la douleur profonde de notre nation, est partagée par le Président, le Sénat, le peuple français.

Je suis très touché par cette visite. Vous êtes avec nous aujourd'hui, le jour de la mémoire de l'événement le plus tragique de notre peuple vous partagez avec nous non seulement la douleur de la perte, mais aussi la conviction que notre peuple à la volonté et la détermination de surmonter non seulement 106 ans de deuil, mais aussi la guerre de l'année dernière et ses conséquences”.

Le président du Sénat de la République française Gérard Larcher a remercié de recevoir l'Ordre d’Honneur de l'Arménie. "Cette distinction reflète les relations entre nos peuples et nos pays ", a-t-il déclaré. "C'est la seule médaille arménienne qui fait partie de la Monnaie de Paris, le symbole le plus important au centre de la médaille c’est le Mont Ararat." C'est un repère de valeurs, un lieu où la vie a commencé après de grandes tragédies. "L'Ararat, qui symbolise l'Arménie, symbolise aussi la renaissance après les tragédies.”

Gérard Larcher a rappelé qu'il y a vingt ans, lorsqu'une résolution reconnaissant le génocide arménien était débattue au Sénat français à l'initiative du Président Chirac, les forces politiques, malgré leus divergences, ont été unanimes à voter pour la reconnaissance du Genocide. "Ce n'était pas seulement l'expression de nos désirs, c'était l'expression de notre volonté. Nous avons exprimé cette volonté par une résolution", a-t-il dit. "Nous voulons aussi aller dans le sens de la reconnaissance du Haut-Karabakh".

Le président du Sénat français a souligné qu'après sa visite en Arménie, il transmettra un message aux coprésidents du groupe de Minsk. "Nous pensons que la Russie, les États-Unis et la France devraient être en mesure d'offrir une voie durable pour la paix. Nous sommes aujourd'hui le 24 avril, un jour de deuil pour vous, mais cette année a aussi une signification particulière. Aujourd'hui, nous avons visité la Maison du soldat, un centre de rétablissement pour les soldats blessés, et nous avons vu des jeunes qui ont été blessés pendant la guerre. "En les regardant, nous voyons qu'il n'y a pas d'autre chemin que celui de la paix", a déclaré Gérard Larcher. “Ce matin, nous avons aussi visité le mémorial du génocide, qui montre la nature inhumaine de l’Homme. "Dans notre ouverture d’esprit, nous voulons être les porteurs de l'humanité de la France. Cette humanité, c'est notre fraternité, notre amitié".

Après la cérémonie de remise des prix, le Président de la République Armen Sarkissian a rencontré la délégation de Gérard Larcher et les membres du Sénat français. Des questions relatives aux perspectives de développement des relations bilatérales entre l'Arménie et la France, au renforcement des liens entre les parlements des deux pays, ainsi qu'à l'élargissement de la coopération dans le cadre des efforts de l'Organisation internationale de la Francophonie ont été abordées.

 


 

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