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03, 2022

Vahagn Khatchatourian a pris ses fonctions de Président de la République d'Arménie lors de la séance spéciale de l'Assemblée nationale

Lors de la séance spéciale de l'Assemblée nationale qui s'est tenue aujourd'hui dans le complexe de sports et de concerts Karen Demirchyan, le président nouvellement élu Vahagn Khatchatourian a pris ses fonctions de président de la République d'Arménie, en prêtant le serment suivant au peuple :

"En prenant mes fonctions de président de la République d'Arménie, je jure de rester fidèle à la Constitution de la République d'Arménie, d'être impartial dans l'exercice de mes pouvoirs, de n'être guidé que par les intérêts de l'État et de la nation, et d'investir tous mes efforts dans le renforcement de l'unité nationale."

Après la bénédiction patriarcale et la prière de Sa Sainteté Karékine II, Patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens, le Président Vahagn Khatchatourian a prononcé son discours :

“Honorable Monsieur le Premier ministre,

Votre Sainteté,

Honorable Président de la République d'Artsakh,

Honorable Président de l'Assemblée nationale,

Mesdames et Messieurs les Députés de l'Assemblée nationale,

Distingués membres du gouvernement,

Vos Excellences,

Chers invités, chers compatriotes,

Mesdames et Messieurs,

Tout d'abord, je souhaite une fois de plus exprimer ma gratitude à l'Assemblée nationale de la République d'Arménie pour la confiance qui m'a été accordée. Aujourd'hui, je prends mes fonctions de Président de la République à un moment crucial pour l'avenir de l'Arménie, alors que nous traversons une période difficile de défis régionaux et internationaux. Nous assistons à des évènements géopolitiques en évolution rapide, à la suite desquelles les systèmes de sécurité mondiaux existants se transforment. Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin de sagesse, de confiance, de stabilité et d'unité.

Le monde d'aujourd'hui évolue très rapidement, où la concurrence pour les différentes ressources devient plus drastique. Dans cette situation, il est si important de savoir quel État nous allons construire. En fin de compte, avoir un État signifie préserver et développer notre identité unique et acquérir de nouvelles opportunités d'interagir avec d'autres nations. Tout cela arrivera si nous donnons un nouveau sens à notre présent, en réorganisant à tout prix pour construire un nouvel avenir digne, où un État fort doit être un partenaire fiable et juste dans notre vie publique.

Les institutions de l'État revêtent une importance particulière dans toute société, et en particulier pour ceux qui sont dans une phase de transition. L'adéquation des institutions conditionne l'efficacité de l'administration publique, la coopération des différentes branches de pouvoir, et pourquoi pas, la pérennité de l'État. Les institutions étatiques défaillantes ou déficientes peuvent avoir un effet dévastateur sur le sort des États. C'est plus dangereux quand ils opèrent au-delà de la Constitution et des lois, dévalorisant et démoralisant tout le système de valeurs, prédéterminé par la Constitution ou d'autres actes juridiques. En conséquence, l'État devient une grande machine à punir qui sert les intérêts d'un groupe de personnes, ce qui en fin de compte entrave le développement, toute l’idée innovatrice et le progrès.

Malheureusement, il n'y a pas si longtemps, nous aussi nous avons été témoins de tout cela ou y avons participé.

Le choix de la gouvernance revêt une grande importance pour le développement de tout pays. Cependant, un système de gouvernement étatique ne donne pas naissance à la démocratie ou à la dictature. Chacun d'eux, mêlé à d'autres facteurs objectifs ou subjectifs de la vie sociale, peut être à la base d'une véritable démocratie dans un cas et de l'instauration d'une dictature dans un autre. Bien sûr, le système politique, la société civile avec son idéologie, son impartialité et son intense activité jouent ici un grand rôle.

La Constitution a déclaré la République d'Arménie État souverain, démocratique, social et de droit. Les normes inscrites dans la Constitution prévoient certains mécanismes de contrepoids, visant à garantir l’activité nominale des trois branches du pouvoir : le législatif, l'exécutif et le judiciaire afin d’assurer le fonctionnement continue du système d’administration publique prévue par la Constitution, quelle que soit la situation. Bien entendu, l'institution du Président, qui selon la Constitution, est le chef de l'Etat, et veille au respect de la Constitution, occupe une place particulière dans ce système.

En revenant aux événements de différentes périodes de l'histoire de notre peuple nous n’avons pas la possibilité d'obtenir les réponses à de nombreuses questions qui nous intéressent. C'est impossible dans de nombreux cas car nous n'avions pas ou n'avons pas le courage d'évaluer la réalité. Il est important de se débarrasser des illusions pour évaluer la réalité, qui nous permettra d'accepter par exemple qu’aucun des systèmes politiques ne peut être idéal. Les systèmes présidentiel et parlementaire dans tous les États, avec leurs avantages, présentent certaines lacunes et omissions. Si un pays ne met pas en œuvre et ne renforce pas systématiquement les processus démocratiques, ne respecte pas les droits de l'homme et ne défend pas les intérêts de tous les groupes de la société, alors la démocratie ne peut pas se développer et s'étendre.

La démocratie d'un pays peut être différente de celle d'un autre, mais pout le système politique démocratique d'un pays ou l’autre doit être typique :

● séparation des pouvoirs,
● la primauté du droit,
● liberté des médias,
● concurrence politique,
● possibilité d'un changement de gouvernement,
● élections libres.

À cet égard, la Constitution de notre pays prévoit des articles immuables, appelés à garantir l'existence de la République d'Arménie. Ce sont les articles 1, 2, 3 et 203 de la Constitution de la RA.

Il est indéniable la vérité de la pensée que chaque pays du monde moderne doit suivre sa propre voie, ce qui caractérise le type de société qui se forme, et cette société peut-elle surmonter les difficultés qui surgissent sur sa voie dans la tourmente du temps et des événements ?

Après avoir obtenu notre indépendance, nous avons aussi choisi notre propre voie de développement. Les trente dernières années ont été une période de grandes épreuves pour notre peuple, nos compatriotes. Malheureusement, dans cette période de formation de l'État, il y a eu également des pertes, des pertes irréversibles. Je parle surtout des pertes humaines, des citoyens de la République d'Arménie, qui sont tombés en défendant notre patrie. Gloire éternelle et honneur à eux.

Bien sûr, c'est une grande douleur pour nous tous, mais d'un autre côté, la contrainte et l’impulse nécessaire pour le gouvernement de changer la situation, d’unir les citoyens de la République d'Arménie, tous les Arméniens pour restaurer la puissance économique du pays, renforcer les systèmes de sécurité, rendre les processus gérables, créer et développer un nouveau système économique moderne et tourné vers l'avenir, avec ses infrastructures, qui ouvrira la voie à une nouvelle économie de qualité avec un potentiel de croissance bondissant.

En 2018 la révolution de velours était le résultat du grand espoir et de l'attente que beaucoup d'entre nous, la majorité de notre société, avaient pour la réalisation de nouveaux objectifs. Le temps avant la révolution était un temps de découragement et déception pour les gens, une atmosphère de pessimisme régnait partout. Nous avions tous besoin de changements radicaux, et ils sont devenus réalité en avril 2018. Ce fut une autre nouvelle épreuve pour l'État et ses citoyens. La route vers la réalisation des objectifs finaux serait difficile et prendrait du temps. L'espoir et la foi, l'amour et la patience doivent être la garantie du succès de la nouvelle révolution.

Aujourd'hui encore, en cette période de transformations géopolitiques et de la situation après-guerre, où les incertitudes liés à COVID perdurent, où les difficultés économiques et sociales ne sont pas neutralisées, où les blessures de la guerre ne sont pas encore cicatrisées, où les menaces de nouveaux conflits et de nouvelles guerres se sont pas encore disparu, alors qu’il n’est pas encor garantie le droit de nos compatriotes d'Artsakh vivre sur leur terre, nous tous, notre État - la République d'Arménie, avons besoin davantage de la patience, de l'unité, de l'espoir, de la foi, de l'amour pour notre patrie, pour chacun autre, afin de travailler ensemble et construire notre nouvelle Arménie.

De quoi avons-nous besoin pour changer la situation, pour mettre en œuvre les projets de perspective prévus ?

● Courage et volonté de faire face à la réalité, capacité d'évaluer des situations réelles,
● Elargir de la coopération régionale, éliminer les obstacles,
● Engagement et responsabilité à relever les défis
● Mise en œuvre des projets tournés vers l'avenir, qui, par leur nature et leur importance, doivent être non seulement étatiques, mais également nationaux.

Je suis convaincu que nous avons tous nos idées sur le pays, l'État, tous les Arméniens, l'avenir de l'Artsakh. Il est très important de savoir quel type d'Arménie nous aurons à l'avenir, comment l’Arménie future sera-t-elle représentée ? L'avenir de l'Arménie dépendra des capacités humaines, des connaissances, d’un environnement approprié qui favorise l’esprit humain visant une économie de haute technologie et l'application des connaissances.

Permettez-moi de me tourner à nouveau vers les institutions de l'État.
En tant que Président nouvellement élu, je suis conscient de la responsabilité que j'assume, des défis qui existent et peuvent encore survenir dans l'exercice des pouvoirs du Président de la République prévus par la Constitution. Mais il y a une simple vérité : dans la préservation de la Constitution de la République d'Arménie il ne peut y avoir de succès sans une coopération étroite avec d'autres institutions étatiques, telles que l'Assemblée nationale, le gouvernement et le pouvoir judiciaire.

L'impératif des intérêts de l’Etat et de la nation exige tous les efforts pour le bien-être de notre peuple et le progrès de la patrie. Ceci, à son tour, signifie tout d’abord un travail avec une large partie de la société et de la nation. Sans elle, il est impossible d'évaluer la réalité, l'état réel du pays, corriger les lacunes et trouver de nouvelles opportunités de développement.

● Je suis convaincu également que bon nombre des problèmes qui existent aujourd'hui peuvent être résolus lorsque nous réalisons tous que :
● ensemble, nous ne pouvons prospérer que dans l'espoir et l’optimisme commun,
● l'unité est le chemin vers la force, l'honneur et le bien commun,
● pour notre avenir nous devons aux pouvoir de nos valeurs éternelles,
● seule la liberté et une personne libre peut être le garant de notre longévité et développement,
● finalement, il y a des gens autour de nous, dans notre réalité, les Rêveurs, qui créent aujourd'hui un avenir meilleur.

Cela devrait devenir l'idéologie et la philosophie des années à venir. Nous n'avons d'autre choix que d'aller de l'avant et de surmonter ces difficultés. Notre unité peut en être la garantie. Il est particulièrement important de parler des perspectives et des plans d'avenir. Les petites nations doivent être plus innovantes, plus créatives. Tout cela ne peut être réalisé qu'à travers un système éducatif compétitif, qui permettra de maîtriser les technologies existantes et de créer des nouvelles technologies plus avancées.

L'éducation, la connaissance, la culture ont été le gage de la pérennité de notre nation.

Pour réaliser tout cela, nous avons besoin de discussions le plus larges possible et inclusives en Arménie et avec la participation de nos compatriotes vivant à l'extérieur de l'Arménie, d’une vision claire, des idées, des institutions étatiques fonctionnelles et un État fort où la personne et le citoyen sera au centre, et l'État créera des conditions dans le pays où tous les citoyens seront libres, auront une chance égale de découvrir et de développer leurs talents. Le Président de la République d'Arménie doit être impliqué dans la réalisation de ses objectifs et de bon fonctionnement des institutions étatiques au profit de notre Etat.

En fin de compte, juste une citation de la Constitution de la RA, dont l'article 123 se lit comme suit : “Le Président de la République dans l'exercice de ses pouvoirs est impartial et est guidé exclusivement par les intérêts nationaux et publics.”

Je suis convaincu que cela reflète complètement toute la mission du Président de la République d'Arménie, qui doit devenir la ligne directrice de mon activité.

Merci.”
 

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