Communiqué de presse
Le président Vahagn Khatchatourian a prononcé un discours lors du Forum mondial sur le financement du développement des Nations Unies
Lors de sa visite de travail au Royaume d'Espagne, le président de la République, Vahagn Khatchatourian, a prononcé un discours au Forum mondial des Nations Unies sur le financement du développement.
« Je tiens tout d'abord à remercier le gouvernement espagnol d'avoir accueilli cet important événement international et de l'accueil chaleureux qu'il nous a réservé.
En ces temps difficiles, alors que le monde est confronté à des difficultés sans précédent, il est plus que jamais nécessaire d'unir nos efforts, de faire preuve de solidarité et d'une volonté politique forte pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030.
Il y a dix ans, fort des engagements pris à Monterrey et à Doha, nous avons adopté un document ambitieux et exhaustif, le Programme d'action d'Addis-Abeba, qui a défini les lignes directrices et les outils de la transformation du système financier mondial, avec pour principe de « ne laisser personne de côté ». Cependant, malgré ces avancées significatives, les questions restent aujourd'hui plus nombreuses que les réponses.
Les défis mondiaux apparus ces dernières années, tels que la pandémie de COVID-19, l'impact croissant du changement climatique, la montée des tensions géopolitiques et la multiplication des conflits, ont révélé de graves lacunes dans le Programme d'action d'Addis-Abeba, exigeant des mesures immédiates pour faire progresser la réforme de l'architecture financière internationale et l'adapter aux nouvelles réalités. La baisse de l'aide publique au développement a eu des conséquences dévastatrices pour les pays en développement, compromettant les progrès durement acquis.
Les tendances inquiétantes du programme mondial de développement ont un impact particulièrement grave sur les pays en situation particulière : les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, dont les vulnérabilités systémiques entravent la réalisation des Objectifs de développement durable.
La situation est également difficile pour les pays à revenu intermédiaire, qui se retrouvent souvent pris au piège du « piège du revenu intermédiaire » en raison des défaillances du système financier international actuel.
Permettez-moi de vous donner l’exemple de mon propre pays, l'Arménie. l'Arménie est classée parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Parallèlement, l'Arménie est un pays en développement enclavé, confronté à des multiples défis : l'afflux de 115 000 réfugiés déplacés de force du Haut-Karabakh, soit 4 % de la population totale du pays, les catastrophes récurrentes causées par le changement climatique et les difficultés d'accès aux marchés et aux chaînes de valeur mondiaux. Cependant, l'Arménie est contrainte de concentrer ses ressources limitées aux service de sa dette nationale, qui dépasse 13 milliards de dollars, au lieu d'investir dans l'aide humanitaire, l'atténuation du changement climatique et le développement durable.
Dans ce contexte, nous pensons que des mesures ciblées et efficaces sont nécessaires pour combler les inégalités et les lacunes existantes dans le système financier internationale. L'Arménie plaide fermement en faveur de l'introduction de critères complémentaires au PIB, de la réduction de la dépendance aux financements affectés et du renforcement des capacités du système des Nations Unies pour le développement afin de répondre rapidement et efficacement aux besoins des pays et des populations en situation de vulnérabilité.
Le soutien de la communauté internationale au renforcement des institutions démocratiques, à la promotion de la bonne gouvernance, à la transparence et au respect de l'État de droit est essentiel pour remettre les pays en situation particulière et les pays à revenu intermédiaire sur la voie du développement durable. Il est nécessaire de garantir un accès égal et équitable aux nouvelles technologies, de combler la fracture numérique et de mobiliser les ressources nécessaires pour lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la désertification. En tant qu'hôte de la 17e Conférence des Parties à la Convention sur la biodiversité l'année prochaine, l'Arménie est prête à collaborer étroitement avec tous ses partenaires pour combler les lacunes en matière de financement de la biodiversité.
L'Arménie salue le consensus atteint sur le document final, qui témoigne de la volonté de toutes les parties de coopérer pour traduire leurs promesses et leurs engagements en actions concrètes et apporter des changements réels.
Nous espérons que l'Accord de Séville (Compromiso de Sévilla), avec ses engagements prospectifs, donnera un nouvel élan aux efforts de la communauté internationale visant à réformer le système financier internationale, à renforcer sa résilience et son efficacité et à rendre les ressources financières plus accessibles et abordables pour les groupes les plus vulnérables.
Je souhaite aux participants des délibérations fructueuses.»









