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12, 2021

Des liens historiques, politiques et culturels fondés sur le respect mutuel sont au cœur de nos relations avec l'Iran. Interview du Président Armen Sarkissian avec ArabNews

ArabNews, le principal quotidien anglophone du Moyen-Orient basé en Arabie saoudite, a publié une interview exclusive du président Armen Sarkissian.

Nous présentons ci-dessous la partie traduite de l'interview relative aux relations entre l'Arménie et l'Iran.

Faisal Abbas - Lors de vos rencontres avec le prince héritier, vous avez mentionné que les deux pays veulent se tourner vers l'avenir. Des inquiétudes sont soulevées quant aux bonnes relations entre l'Arménie et l'Iran. Pensez-vous que cela puisse être un obstacle à la normalisation des relations entre l'Arménie et les pays arabes ?

Président Sarkissian - Je comprends les préoccupations de l'Arabie saoudite. Cependant, l'Arménie doit prendre des décisions, faire des choix en tenant compte des particularités de notre pays. Comme je l'ai mentionné, nous n'avons pas d'accès à la mer, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas avoir de bonnes relations avec l'un de nos 4 voisins.

Faisal Abbas - Je comprends, mais ma question ne portait pas tant sur le choix entre les deux, mais sur le fait qu'il existe des malentendus et des désaccords sur cette relation. Ces relations sont-elles entièrement de nature infrastructurelle, énergétique, ou comprennent-elles également une politique militaire et de sécurité ?

Le Président Sarkissian - Tout d'abord, elles n'incluent pas les sphères militaire et sécuritaire. Ce qui se passe dans le sud de l'Arménie inquiète bien sûr l'Iran... Nous coopérons dans le secteur de l'énergie, même si les volumes ne sont pas importants. Nous importons du gaz de Russie, nous n'en recevons qu'une petite partie de l'Iran, nous leur vendons en retour de l'électricité. Nous avons des relations beaucoup plus profondes avec les EAU dans ce domaine, Masdar construit un des panneaux solaires en Arménie, il y aura des vols de Sharjah à Erevan. Je pense que nos relations sont fondées sur des liens historiques, politiques, culturels, qui reposent sur le respect mutuel.

Faisal Abbas - Que pouvez-vous dire de leur intervention en Azerbaïdjan ? Ils ont dit qu'ils soutenaient silencieusement l'Arménie dans la guerre contre l'Azerbaïdjan, des exercices militaires ont eu lieu à la frontière. Ne s'agit-il pas de passer des infrastructures aux relations énergétiques à un autre niveau ?

Président Sarkissian - Ils ne se sont pas interposés en Arménie, c'est leur politique. S'ils ont vu un danger à l'intérieur de leurs frontières, c'est leur problème interne. Mais il y a beaucoup d'autres questions que vous pouvez aborder. Lors de la deuxième guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la Turquie a pleinement soutenu l'Azerbaïdjan, tandis que l'Iran n'a pas participé. Et la Russie a essayé d'être un médiateur, elle a finalement réussi à amener les parties en conflit à un cessez-le-feu, et aujourd'hui elle essaie de résoudre de nombreux problèmes d'après-guerre. Et de nouveau, l’Iran est absent pour ces processus.
 

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